- 7 octobre 2020
- Envoyé par : Alida
- Catégorie : Actualité

Le PASEPAR a réalisé une capitalisation de ses expériences en matière d’assainissement. Les acteurs de la chaîne de l’assainissement du PASEPAR (Programme d’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement en milieu rural) ont effectué un certain nombre d’analyses. Celles-ci ont permis d’identifier des pistes d’amélioration de l’accès équitable aux services d’assainissement et d’hygiène en milieu rural. Il y a eu un certain nombre de leçons qui ont été tirées lors de cette capitalisation d’expériences. Elles constituent une ressource essentielle au service des politiques et praticiens de l’assainissement et de l’hygiène dans le but de soutenir les processus de mise à l’échelle et de pérennisation.
Profil historique du PASEPAR
Quatre grandes étapes ont marqué l’évolution du PASEPAR. Il s’agit de la période de construction du projet qui s’étend de 2014 à 2015, de la phase d’adaptation et de contractualisation (2016). Pour ce qui est du lancement, de l’ancrage et de la mobilisation communautaire, il a eu lieu de 2017 à 2018.
Vient enfin l’étape de l’accélération des réalisations qui a débuté en 2019. Le PASEPAR est un projet qui a profité d’un environnement favorable. En effet, la coopération entre la Belgique et le Sénégal, dans le domaine de l’hydraulique rurale et de la capitalisation d’expériences de projets, a démarré en 1968. La coopération belge s’est recentrée sur la thématique de l’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène au cours des vingt dernières années.
Certains projets d’assainissement autonomes ont été financés, de même que la mise en place de forages couplés à un système de distribution multivillages. Il en est de même de la mise en place de bornes-fontaines et de branchements individuels privés (sur demande) dans des zones rurales défavorisées.
Au total, la Belgique a apporté, un financement de 34 millions d’euros dans le secteur de l’eau et de l’assainissement dans le milieu rural au Sénégal.
Une nouvelle stratégie nationale d’assainissement rural
C’est à la suite de la définition de la nouvelle stratégie nationale d’assainissement rural (SNAR), que la formulation du PASEPAR a eu lieu. Ce qui a justifié le développement de nouvelles approches pour favoriser un rythme d’amélioration de l’assainissement satisfaisant. L’Agence belge de coopération, à cette même période, définissait les modalités de partenariat avec les ONG.
Ces modalités se faisaient à travers l’outil « Appel à projets (AP) ». Le choix de procéder à un « appel à projets ONG » s’explique par les retards observés dans l’atteinte des résultats d’assainissement dans le précédent projet de la coopération sénégalo-belge, le PEPAM/BA.
Le principal but de cet appel à projets était de mettre en œuvre des activités d’amélioration de l’assainissement des ménages les plus vulnérables de la zone d’intervention du PASEPAR. Expérimenter en vraie grandeur un certain nombre d’approches innovantes proposées dans la stratégie nationale, tel était le but de l’Appel à projets du PASEPAR.
L’objectif de cet AP étant d’accélérer la transition vers un dispositif d’appui centré sur le ménage, et une intervention de l’État sous la forme de la prise en charge des activités d’Information d’éducation et de communication.
Les zones d’intervention du projet PASEPAR
Les zones d’intervention du projet PASEPAR, mentionnées dans la capitalisation d’expériences de projets, sont les communes de Wack Ngouna, Ndramé Escale et Keur Maba Diakhou. Il s’agit des communes les plus peuplées, et où 75 % de la population ne disposent pas de services d’assainissement. L’essentiel des revenus des familles provient de l’agriculture dans cette zone.
Les acquis de la capitalisation d’expériences du projet PASEPAR ont confirmé la pertinence du principe de la responsabilisation des ménages dans la réalisation de leur projet d’assainissement illustrée par la génération d’une forte demande, solvable, de latrines dans une séquence relativement courte.
Ils ont prouvé que bien que la compétence assainissement n’est pas encore transférée, les collectivités territoriales de la zone du projet investissent des ressources conséquentes – entre 5 et 15 % de leur budget d’investissement – dans ce secteur notamment pour aider les personnes vulnérables (veuves, personnes vivant avec un handicap, vieillards, indigents, etc.) à accéder à des services d’assainissement et d’hygiène aux normes en vigueur.
Les résultats de la capitalisation d’expériences du projet ont aussi montré un renforcement de la gouvernance locale de l’assainissement avec une plus grande implication des organisations communautaires de base dans la gestion du sous-secteur, à travers la mise en place de groupements de mise en œuvre (GMO), de comités de salubrité et la participation d’autorités coutumières et religieuses, chefs de villages et imans, et des enseignants et maitres d’école coranique dans l’exécution des activités liées à l’assainissement.
La constitution d’équipes d’animateurs et de relais communautaires dédiés à l’assainissement, une innovation de taille, a considérablement renforcé la vulgarisation des bonnes pratiques en matière d’assainissement et d’hygiène dans les communautés ciblées par le programme.
Les analyses des acteurs de la chaîne de l’assainissement du PASEPAR ont enfin permis d’identifier des pistes d’amélioration de l’accès équitable aux services d’assainissement et d’hygiène en milieu rural. Parmi celles-ci figurent :
- la diversification de l’offre de services d’assainissement sensible au genre couplé avec le développement de produits financiers dédiés ;
- le renforcement des initiatives de communication pour le changement de comportement en vue d’impulser l’expression dynamique de la demande dans les ménages ;
- la consolidation des initiatives locales d’offres de services assurée par des groupements d’intérêt économique et des entreprises locaux ;
- le plaidoyer auprès des associations des élus locaux pour une plus grande prise en charge de l’assainissement et de l’hygiène dans les budgets des collectivités territoriales.
Les leçons tirées de cette capitalisation d’expériences de projet constituent sans nul doute une ressource essentielle au service des politiques et praticiens de l’assainissement et de l’hygiène pour soutenir les processus de mise à l’échelle et de pérennisation.
Le processus de capitalisation d’expériences de projet a été accompagné par le Dr Thiendou NIANG, Directeur de Afrique Communication et son équipe.